Homélie du 33ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Homélie Dimanche
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Homélie du 33ème dimanche (journée mondiale des pauvres). Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 33ème dimanche du temps ordinaire.

C’est l’avant dernier dimanche de cette année liturgique B. Depuis le jubilé sur la miséricorde, le Pape François a institué le 33ème dimanche comme étant la journée mondiale des pauvres, invitant ainsi les fidèles à créer des moments de rencontre et d’amitié avec les pauvres, afin d’exercer de manière concrète notre solidarité et notre charité fraternelle. Le message du Pape pour cette huitième journée mondiale des pauvres est intitulée « La prière du pauvre s’élève jusqu’à Dieu » (cf. Siracide 21, 5).

La première lecture de ce dimanche est tirée du livre de Daniel (Dn 12, 1-3). La deuxième lecture provient de la lettre aux Hébreux (Hb 10, 11-14.18). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 13, 24- 32). Nous trouvant à la veille de la fin de l’année liturgique, ces lectures nous invitent à considérer la fin du monde comme étant une réalité inéluctable. Ce jour-là adviendra nécessairement et à l’improviste ; nous n’en connaissons ni la date, ni l’heure, car c’est seulement Dieu le Père qui en connaît le secret.  Notre devoir est celui de nous y préparer en conséquence, afin que le Seigneur nous trouve prêts et dignes de le rencontrer.

La première lecture se réfère à la détresse qui a touché les Juifs lors de la persécution d’Antiochus Epiphane IV en l’an 167 avant Jésus-Christ. Alors que le peuple se décourageait à la vue de tant de souffrances et persécutions, l’écrivain biblique lui donne un message de réconfort ; il lui parle du salut des croyants et fait une annonce lointaine de la résurrection des morts. La deuxième lecture vient préciser que le salut de Dieu est opéré dans la personne de Jésus qui a donné sa vie en sacrifice pour le pardon de nos péchés. Dans l’évangile, Jésus recourt au langage apocalyptique et annonce son propre retour, pour le salut des croyants. Il décrit des phénomènes effrayants censés précéder sa venue et nous invite à interpréter les signes annonciateurs de sa venue. Il y a donc, implicitement, un appel à la conversion, afin que le retour glorieux du Christ soit considéré comme un jour de rédemption et non pas comme un jour de châtiment.

En recourant à l’analogie du figuier, Jésus nous invite à être attentifs aux signes des temps. Aujourd’hui, nous pouvons parler du réchauffement climatique et ses conséquences, comme un signe important, susceptible d’éveiller la conscience de l’humanité. Malheureusement, l’on ne prend pas les mesures nécessaires pour sauver notre maison commune, la terre, qui ne cesse de crier au secours. Un autre signe de temps aujourd’hui, est la multiplication de zones de guerre, qui est le symptôme de la régression en humanité. En effet, la vie humaine et spécialement celle des pauvres se trouve banalisée car ceux qui en ont les moyens ne cessent de s’imposer pour jouir de manière égoïste des richesses de ce monde. Ces attitudes montrent à quel point l’homme de notre siècle reste insensible à l’imminence du retour du Christ ainsi qu’à la réalité inéluctable de la fin du monde et du jugement dernier. Dans son message à l’occasion de la huitième journée mondiale des pauvres, le Pape affirme que la violence causée par les guerres montre bien quelle arrogance guide ceux qui se croient puissants devant les hommes, alors qu’ils sont misérables aux yeux de Dieu. Il y a donc un appel pour nous tous à sortir de notre aveuglement pour éveiller notre conscience afin de vivre en personnes responsables de notre destin, face aux nombreux signes des temps d’aujourd’hui.

A la lumière des lectures d’aujourd’hui et à l’occasion de la journée mondiale des pauvres, prions pour la conversion de ceux qui causent la souffrance et la guerre dans le monde. Prions aussi pour les pauvres de nos sociétés, afin qu’ils croisent sur leur chemin des personnes capables de les regarder avec compassion et de les aider, un tant soit peu, à trouver le nécessaire pour vivre dignement. Que le Seigneur rende notre charité plus active et concrète pour le bien de tous, amen.

Rigobert Kyungu, SJ 

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