Homélie du 31ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 31ème dimanche de l’année liturgique B. La 1ère lecture est tirée du livre du Deutéronome (Dt 6, 2-6). La deuxième lecture provient de la lettre aux Hébreux (Hb 7, 23 – 28). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 12, 28-34).

Ces lectures nous invitent à examiner notre promptitude à observer le double commandement de l’amour de Dieu et celui du prochain.

Dans la première lecture, Moïse s’adresse au peuple d’Israël qui se prépare à entrer dans la terre promise, et l’invite à apprendre les commandements, les lois et les observances qu’il devra mettre en pratique, afin d’être heureux dans la nouvelle terre. Avant toute autre chose, Moïse exhorte d’abord les Israélites à aimer Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme et de toute leur force. C’est le commandement que tout juif devait connaître par coeur, l’apprendre à ses enfants, et le répéter régulièrement afin de le retenir, pour le transmettre de génération en génération, à côté de nombreuses autres lois et observances qui remplissaient le code de conduite des israélites.

Dans l’évangile, Jésus est interrogé par un scribe qui voulait savoir lequel de tous les nombreux commandements de la loi de Moïse était le premier. En guise de réponse, Jésus reprend le commandement de l’amour de Dieu, que Moïse avait donné aux israélites. Cependant, il y ajoute le commandement de l’amour du prochain, en montrant que les deux ne font qu’un seul commandement.  En effet, si l’on aime Dieu, on doit nécessairement aussi aimer son prochain. Car comme le dit saint Jean dans sa première lettre, celui qui dit qu’il aime Dieu qu’il ne voit pas alors qu’il n’aime pas son prochain qu’il voit, est un menteur (1Jn 4, 20). Même si Jésus affirme que l’amour de Dieu et l’amour du prochain ne font qu’un, il introduit tout de même une distinction entre les deux, et montre que l’amour pour Dieu doit être considéré comme une priorité. Et ainsi, l’amour du prochain devient comme une conséquence de l’amour que nous avons pour Dieu.

Il nous revient de nous demander si nous aimons vraiment Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force et de toute notre intelligence, et si nous considérons cet amour comme une priorité pour notre vie. Si Dieu est vraiment une priorité pour nous, quelle place lui accordons-nous dans notre vie ? Combien de temps réservons-nous aux affaires de Dieu par jour ou par semaine ? Combien de fois ouvrons-nous la Bible par semaine pour nous nourrir de sa parole ? Le scribe de l’évangile était un lecteur assidu des écritures et il a abordé Jésus parce qu’il voulait mieux comprendre les saintes écritures. Jésus lui a déclaré qu’il n’était pas loin du Royaume de Dieu. Et nous, savons-nous nous préoccuper des affaires de Dieu et de son Royaume ?

Nous pouvons considérer la deuxième lecture de ce dimanche comme une application concrète, dans la vie de Jésus, de ce double commandement de l’amour. En effet, l’auteur de l’épître aux Hébreux affirme que Jésus est le grand prêtre dont le sacrifice a obtenu le salut du genre humain. A la différence des autres prêtres, Jésus n’a pas offert un autre sacrifice, sinon celui de sa propre vie. Jésus est à la fois le prêtre, l’autel et la victime. Et seul l’amour pouvait être à la base d’une telle offrande. Il s’agit de l’amour de Dieu dans l’obéissance et ce, jusqu’à la mort sur la croix, afin de sauver les hommes qu’il a aussi aimés jusqu’à l’extrême.

Par sa vie et sa mort, Jésus nous apprend que l’amour se montre plus dans les actes que dans les paroles. Nous devrions aussi nous efforcer d’aimer davantage notre prochain, à travers des actes concrets de charité, de compassion et d’attention, particulièrement envers les pauvres et les petits.

A la lumière de ces lectures, demandons à Dieu de raviver en nous le don de l’Esprit reçu au baptême afin qu’il puisse remplir nos cœurs de son amour, amen.

Rigobert Kyungu, SJ

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