Homélie du Troisième dimanche de Pâques – Année C (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le troisième dimanche de Pâques. La première lecture est tirée du livre des Actes des apôtres (Act 5, 27b-32.40b-41). La deuxième lecture provient de l’Apocalypse de saint Jean (Ap 5, 11-14). Nous lirons l’évangile selon saint Jean (Jn 21, 1-19).
Ces lectures nous invitent à prendre conscience de la puissance et de la majesté de Jésus que Dieu a ressuscité et élevé au rang de Seigneur.
Dans la première lecture, Pierre témoigne du Christ ressuscité et déclare : « Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le pendant au bois du supplice. C’est lui que, par sa puissance, Dieu a élevé en faisant de lui le Chef, le Sauveur, pour apporter à Israël la conversion et le pardon des péchés ». La deuxième lecture montre aussi comment Jésus est adoré par toutes les créatures au ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer. Nous pouvons donc être fiers d’avoir un tel Chef et Seigneur. Mais sommes-nous vraiment assez conscients de sa puissance et de sa majesté dans notre vie ? Pierre et les autres apôtres étaient bien conscients de sa seigneurie. Voilà pourquoi, face à l’interdiction d’enseigner le nom puissant de Jésus, ils répondent en disant : mieux vaut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Quel beau témoignage pour Pierre qui, au cours de la passion, avait renié Jésus ; il est désormais un homme transformé et décidé à suivre Jésus jusqu’au bout.
Dans l’évangile, Jésus demande à Pierre de prendre soin de ses brebis. Malgré ses faiblesses et sa fragilité, Jésus le confirme comme responsable de ses brebis. C’est pour nous un appel à prier pour celui qui est appelé à tenir la place de Pierre, afin qu’il puisse paître le troupeau du Seigneur conformément à la volonté de Dieu. Mais par delà Pierre, c’est nous tous qui sommes appelés à prendre soin les uns des autres, au nom du Seigneur. Et à chacun de nous, comme à Pierre, le Seigneur demande de l’aimer plus que tous et plus que tout. Il nous rappelle ainsi le premier commandement, celui d’aimer Dieu de tout notre être.
L’évangile rapporte aussi la scène de la pêche miraculeuse à travers laquelle Jésus déploie sa puissance divine, alors que les disciples avaient peiné toute la nuit sans rien prendre. Ils n’ont pu attraper du poisson que lorsque Jésus leur a demandé de jeter les filets à droite de la barque. Ainsi, lorsque nous peinons dans nos labeurs, le Christ n’est pas loin de nous. Il est là sur le rivage et nous regarde avec compassion. Comme pour les disciples, il veut nous parler pour nous indiquer la meilleure direction à donner à nos vies. Mais sommes-nous assez attentifs pour l’écouter et lui obéir ?
En outre, Jésus annonce la manière dont Pierre allait mourir pour glorifier Dieu. Il est intéressant de noter comment l’évangile parle de la mort en termes de rendre gloire à Dieu. Jésus disait aussi que par sa propre mort, il allait être glorifié. Une telle perception peut nous encourager lorsque nous faisons face au mystère de la mort autour de nous. Notre foi nous invite à réaliser que la mort n’est pas un échec. En effet, depuis la résurrection du Christ, la mort n’est plus qu’un passage pour entrer dans la vie qui n’a pas de fin. Référons-nous donc au mystère pascal du Christ lorsque le mystère de la mort nous bouleverse. Enfin, Jésus dit à Pierre : « Suis-moi ! » Et Pierre qui, jusque là avait toujours été entreprenant, devra désormais accepter de se laisser faire, pour obéir davantage à la volonté de Dieu et lui offrir sa vie et ainsi accepter de subir la mort au nom de Jésus.
A la lumière de ces lectures, demandons la grâce d’apprendre à obéir davantage à Dieu plutôt qu’à notre propre volonté, et ainsi témoigner de Jésus ressuscité afin de glorifier son nom dans toute notre vie et même jusque dans notre mort. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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