Solennité du Sacré-Cœur de Jésus – Année B (Rigobert Kyungu, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la solennité du Sacré-Cœur de Jésus. La première lecture est tirée du livre du prophète Osée (Os 11, 1.3-4.8c-9). La deuxième lecture provient de la lettre de saint Paul apôtre aux Ephésiens (Ep 3, 8-12.14-19). Nous lirons l’évangile selon saint Jean (Jn 19, 31-37).
La dévotion au Cœur sacré de Jésus a connu une évolution progressive. Elle est parmi les mystères que l’Esprit Saint révèle à l’Eglise, même s’ils ne proviennent pas explicitement de la Bible. En effet, Jésus avait déjà prédit que l’Esprit Saint nous enseignerait toutes choses et qu’il nous conduirait à la vérité tout entière (Jn 14, 26 et Jn 16, 13). Mais cette dévotion a connu un développement particulier au 17ème siècle, à partir de l’expérience de Marguérite Marie Alacocque, une Française, religieuse visitandine, qui a eu des visions mystiques au cours desquelles Jésus lui révélait son cœur. Au 18ème siècle, la dévotion au Cœur de Jésus connut une expansion impressionnante, notamment avec la naissance de beaucoup de congrégations religieuses portant le nom de Sacré-cœur, afin de promouvoir le culte du Sacré-cœur.
Parler du Sacré-cœur c’est rappeler les sentiments d’amour de Jésus à l’égard des hommes. Car le cœur de Jésus est rempli d’amour pour l’humanité et pour toute personne. Il est l’expression de l’amour de Dieu lui-même, comme nous le montre la première lecture d’aujourd’hui. S’adressant à Israël, Dieu lui rappelle combien il l’a tendrement aimé depuis son enfance. Israël, aussi appelé Jacob, représente non seulement la société juive mais aussi toute personne créée à l’image de Dieu. En effet, Dieu a aussi un cœur qui sait s’émouvoir pour l’homme. Il peut même souffrir lorsqu’il voit que nous nous écartons de son chemin. C’est en vertu de ce grand amour pour nous qu’il a envoyé son Fils Jésus.
Dans la deuxième lecture, saint Paul affirme que l’amour de Jésus pour nous surpasse toute connaissance ; il est tellement grand, riche et profond que nous n’arrivons pas à le saisir totalement. Sa mort sur la croix est un signe par excellence de la manière dont il nous aime. Voilà pourquoi l’évangile nous relate l’épisode de son côté transpercé d’où jaillirent l’eau et le sang. Il s’agit de la révélation de son cœur qui a tant souffert pour le salut de l’humanité. C’est cela que le disciple bien aimé a contemplé, nous invitant aussi à nous y arrêter pour le contempler à notre tour.
Lorsque Jésus apparaissait à Marguérite Marie Alacocque, il l’invitait à regarder son cœur qui a tant aimé mais qui en retour n’a reçu que mépris et déshonneur. Il invitait alors Marguérite Marie Alacocque à faire pénitence pour réparer les fautes commises à l’égard de son cœur Sacré. Il nous revient aussi de chercher à nous purifier sans cesse pour ne pas attrister le cœur de Jésus.
L’eau et le sang qui jaillirent du cœur de Jésus représentent la vie en abondance qu’il est venu nous donner à travers sa parole et à travers les sacrements. En effet, la veille de sa passion, Jésus avait déjà donné aux disciples son corps et son sang en leur demandant de refaire l’Eucharistie en sa mémoire. Le sang est le symbole de son corps qu’il nous donne dans l’Eucharistie et l’eau représente notre baptême qui est une plongée dans la mort et la résurrection de Jésus.
A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur la grâce de savoir imiter les sentiments du cœur de Jésus et celle d’œuvrer à lui plaire à travers toutes nos actions, amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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