Solennité du Saint Sacrement – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

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Corpus Christi Année B

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la solennité du Corps et Sang de Jésus, appelée aussi le dimanche du Saint Sacrement, Corpus Christi, Corpus Domini ou encore Fête-Dieu. Pour l’année liturgique B, la première lecture est tirée du livre de l’Exode (Ex 24, 3-8). La deuxième lecture provient de la lettre aux Hébreux (Hb 9, 11-15). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 14, 12-16.22-26).

La fête que nous célébrons aujourd’hui a été instituée au 13ème siècle après le miracle eucharistique de Bolsena, en Italie, où un prêtre qui ne croyait pas en la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie assista au saignement de l’hostie qui colora de rouge le corporal qu’il utilisait. Ce corporal est conservé jusqu’aujourd’hui dans la cathédrale de la ville d’Orvieto, toujours en Italie. Et la messe de la Fête-Dieu a été composée par saint Thomas d’Aquin, à Orvieto, en 1264.

Les lectures proposées nous montrent que la célébration de la Pâques de Jésus s’inscrit dans l’histoire du peuple d’Israël. Comme nous le rappelle la première lecture, après la libération de l’esclavage d’Egypte, le peuple d’Israël avait conclu une alliance avec Dieu, marquée par le sang que Moise aspergeait sur l’autel et sur le peuple. La deuxième lecture nous renseigne qu’avec Jésus, il ne s’agit plus d’immoler des animaux pour conclure l’alliance avec Dieu. Car la nouvelle alliance entre Dieu et son peuple est scellée par le sang de Jésus lui-même, comme cela est explicité dans l’évangile. En effet, en vrai juif, Jésus célébrait aussi la fête de Pâque pour commémorer avec son peuple la libération de l’esclavage d’Egypte. Et c’est à l’occasion de la fête de la Pâque juive qu’il a fait le sacrifice de sa vie, en donnant un nouveau sens à la pâque, qui désormais devient la Pâques de la nouvelle alliance marquée par le don de sa propre vie

L’évangile d’aujourd’hui décrit comment Jésus a préparé cette dernière pâque de sa vie, en y mettant beaucoup de soin. Il avait tout organisé lui-même en impliquant beaucoup de personnes dans les préparatifs. Chaque célébration eucharistique est aussi une fête pour rendre grâces à Dieu et célébrer la libération, que Jésus nous a obtenue par le don de sa vie. Nous sommes appelés à bien préparer nos célébrations eucharistiques pour leur accorder la beauté et la dignité qu’elles méritent. Il ne s’agit pas seulement de la préparation matérielle et logistique extérieure, mais aussi de la préparation spirituelle et intérieure, afin que chaque célébration puisse toucher nos cœurs et nous permettre de nous unir davantage au Christ.

Lors de la dernière Cène, Jésus a demandé à ses disciples de refaire ce repas en mémoire de lui. Chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, nous prenons part au repas eucharistique qui est le don de Jésus lui-même pour nous, car il est réellement présent dans ce sacrement, même si nous ne pouvons pas le voir de nos propres yeux.

Prendre part au repas eucharistique nous met devant le défi de conformer notre vie à celle de Jésus. Nous ne pouvons le recevoir en nous et en même temps vivre en contradiction avec sa parole et ses enseignements. Tout comme nous communions à la même table à la messe, il nous faudrait aussi partager notre repas quotidien avec nos frères et sœurs, particulièrement ceux qui manquent à manger. Le repas eucharistique nous invite à exprimer notre compassion avec les démunis par des gestes de solidarité et de partage, et par l’engagement pour la justice dans le monde, en vue d’une équitable distribution des biens de la terre. Le repas eucharistique nous invite donc à lutter contre toutes les formes d’injustice et d’égoïsme. Qu’a l’occasion de cette fête, le Seigneur nous apprenne à nous donner aux autres comme il l’a fait pour nous. Amen.

Rigobert Kyungu SJ 

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