Homélie du 4ème dimanche de l’Avent – Année C (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Après avoir reçu la visite de l’ange Gabriel lui annonçant la naissance de Jésus par la force de l’Esprit, et la bonne nouvelle qu’Elisabeth sa cousine venait de concevoir un fils, Marie s’est immédiatement mise en route pour se rendre chez Elisabeth, déjà enceinte de six mois. L’évangile s’arrête sur le moment de la rencontre de ces deux femmes, qui est aussi une rencontre entre les deux enfants qu’elles portent dans leurs seins. Cette rencontre peut aussi inspirer nos rencontres, afin de les valoriser car chaque fois que nous rencontrons et saluons une autre personne, nous lui transmettons notre énergie positive ou négative. Il est donc souhaitable d’être animé de bonne foi lorsque nous nous visitons, particulièrement en cette période de fêtes où nous échangeons mutuellement des souhaits de paix et de bonheur pour l’année nouvelle.

A la simple salutation de Marie, Elisabeth est remplie de l’Esprit saint qu’elle ressent jusque dans ses entrailles où son fils tressaille d’allégresse. C’est donc l’Esprit qui communique à Elisabeth que Marie aussi est déjà enceinte. Et c’est toujours sous l’inspiration de l’Esprit qu’Elisabeth appelle Marie « la mère de mon Seigneur ». Elisabeth dit aussi de Marie qu’elle est bénie entre toutes les femmes. Elle la complimente pour sa foi et l’appelle bienheureuse, confirmant ainsi ce que Marie avait déjà dit dans le Magnificat : « désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse ».

La première lecture d’aujourd’hui parle aussi de Marie, sans la nommer. En annonçant la venue de Jésus plusieurs siècles avant l’avènement, le prophète Michée fait mention de celle qui devait enfanter Jésus. Et dans la deuxième lecture, l’auteur de la lettre aux Hébreux fait parler Jésus qui reconnaît que Dieu lui a donné un corps pour entrer dans le monde. C’est bien cela que nous professons dans le Credo lorsque nous disons qu’il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme. Car c’est par Marie que Jésus est entré dans ce monde pour rejoindre notre humanité et se faire l’un de nous, afin de nous sauver.

Remercions le Seigneur pour la disponibilité et la foi de Marie, qui nous ont valu une telle grâce et un tel don. Puisque Marie occupe une place spéciale dans le mystère de l’incarnation de Jésus et dans l’histoire du salut, nous pouvons aussi recourir à elle afin qu’elle nous aide à mieux accueillir Jésus, et à croire en sa parole. Tout comme Marie s’est mise en route avec empressement après avoir écouté l’ange, et s’est rendue chez Elisabeth pour l’assister, puissions-nous aussi nous laisser saisir par la parole, afin d’en devenir des messagers, davantage par nos actes que par nos paroles.

Dans l’histoire de l’humanité, l’intercession de Marie s’est avérée efficace pour faire advenir la paix et faire cesser les guerres. Ses apparitions à travers le monde nous le prouvent à suffisance. Alors que notre monde actuel va mal, et que nos pays ne cessent de connaître des temps de guerres, demandons à Marie, la pleine de grâces dont le souffle communique l’Esprit, pour qu’elle intercède pour nous, afin que nous expérimentions la paix, particulièrement en cette période de fêtes, et tout au long de l’année qui va bientôt commencer, Amen.

Rigobert Kyungu, SJ