Homélie de la veillée de Noël – Année C (Père Rigobert Kyungu, SJ)
Frères et sœurs, « La voici, la nuit de Dieu, d’où le jour va naître comme un feu ». Ce sont des paroles d’un chant de Noël, qui correspondent bien à la nuit de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, que nous célébrons en cette veillée. La première lecture de la messe dite de minuit provient du livre du prophète Isaïe (Is 9, 1-6).
La deuxième lecture est tirée de la lettre de saint Paul à Tite (Tt 2, 11-14). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 2, 1-14). La naissance de Jésus est un événement unique dans l’histoire de l’humanité ; elle a bouleversé le cours de cette même histoire. C’est donc un événement qui nous concerne tous et chacun en particulier.
La manière dont Jésus est né indique que Dieu a voulu nous rejoindre dans notre histoire, tels que nous sommes, ici et maintenant. Car il n’a pas besoin de protocole particulier pour venir vers nous. Nous pouvons remarquer qu’il est né en plein déplacement de Joseph et Marie qui se trouvaient à Bethléem pour le recensement. Et comme ils étaient loin de leur maison, ils ne pouvaient même pas trouver de place convenable pour la naissance de Jésus. Aujourd’hui, nous connaissons le phénomène des migrants à travers le monde, ainsi que de nombreux déplacés internes dans leurs propres pays, et qui peinent à trouver un toit pour vivre paisiblement leur exil. Nous pouvons comprendre en cette nuit, que par delà nos égoïsmes, le Dieu de bonté sait les rejoindre là où ils sont, ici et maintenant, comme pour Joseph et Marie.
Le récit de l’évangile renseigne que la nouvelle de la naissance de Jésus n’est annoncée ni à l’empereur Auguste, ni à Quirinius qui était gouverneur de la Syrie. C’est plutôt aux pauvres bergers qui passaient la nuit à la belle étoile que les anges sont apparus pour annoncer la nouvelle et les inviter à aller rendre hommage au Messie qui venait de naître. Aujourd’hui aussi, la nouvelle de la naissance de Jésus peut passer inaperçue pour ceux et celles qui se contentent de ne rechercher que leur propre bien être, dans l’ignorance et l’indifférence par rapport à Dieu et à la situation des autres. Car la nouvelle de la naissance de Jésus est davantage destinée à tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent être des pauvres en esprit et qui laissent de l’espace pour Dieu et pour les autres dans leurs cœurs.
Par sa naissance dans notre monde, Jésus vient unir le ciel et la terre, et fait entrer sa divinité dans notre humanité. Dans le chant des anges, nous trouvons aussi la mention du ciel et de la terre. En effet, les anges proclament la gloire de Dieu au ciel, et la paix aux hommes sur la terre. Autrement dit, lorsque nous œuvrons pour la paix en ce monde, nous rendons gloire à Dieu, et le ciel peut se réjouir avec nous. Qu’en cette nuit de Noël, le Seigneur fasse de nous des artisans de sa paix, et que cette paix règne dans nos pays et dans nos cœurs, qui en ont tant besoin
Enfin, les lectures de cette liturgie sont traversées par le thème de la joie, qui provient de Dieu. Il s’agit de la joie d’être sauvé et de quitter les ténèbres du péché pour accueillir la lumière que Jésus nous apporte. Prions pour que le Seigneur nous donne la grâce d’ouvrir nos cœurs afin d’accueillir Jésus qui vient y apporter sa lumière et nous faire sortir des ténèbres de nos péchés. Joyeux Noël!
Rigobert Kyungu, SJ
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