Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur – Année C (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le dimanche des rameaux, ou dimanche de la passion, qui nous introduit à la semaine sainte au cours de laquelle nous méditerons sur le mystère pascal, fondement de notre foi et de notre vie de chrétiens. La première lecture est tirée du livre d’Isaïe (Is 50, 4-7). La seconde lecture provient de l’épitre de saint Paul aux Philippiens (Ph 2, 6-11).
Pour l’année liturgique C, l’Eglise nous propose de méditer sur la passion de Jésus-Christ selon saint Luc. Elle est racontée sur deux chapitres entiers, à savoir les chapitres 22 et 23.
La liturgie de ce dimanche comprend deux grandes parties. La première est festive ; elle rappelle l’entrée solennelle de Jésus dans la ville de Jérusalem. Quant à la deuxième partie, elle est plutôt méditative. Il s’agit de relire toute la passion de Jésus qui est comparé au serviteur souffrant dont parle Isaïe dans la première lecture. Méditons donc la passion de Jésus en revenant sur notre propre vie, car en contemplant la manière dont Jésus vit sa passion, nous pouvons aussi trouver des forces pour faire face à nos propres réalités. Les différents personnages mentionnés peuvent aussi nous aider à examiner notre propre vie, dans des situations plus ou moins semblables.
Au début de la passion selon saint Luc, il est surprenant de voir comment les disciples se querellent pour savoir qui était le plus grand. Nous connaissons une telle querelle aujourd’hui aussi dans nos différents groupes d’appartenance. Mais face à la tentation du pouvoir, Jésus nous indique la voie de l’humilité. D’ailleurs, lui-même ne revendique pas le titre de fils de Dieu. Il s’abaisse, se fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix, comme nous le dit saint Paul dans l’hymne aux Philippiens. Et même pendant sa passion, Jésus subit des humiliations sans chercher à se défendre. Sachant qu’il a placé sa confiance en Dieu, il ne se laisse pas atteindre par les outrages, comme nous le dit la première lecture. En effet, il n’y a pas de sainteté sans humilité et il n’y a pas d’humilité sans humiliations. Et nous, comment nous comportons-nous face aux humiliations dont nous sommes l’objet ?
Jésus qui pendant sa vie a prêché la non-violence, en donne lui-même l’exemple au cours de sa passion. Il ne combat pas avec les armes physiques, mais plutôt avec les armes spirituelles, à savoir l’amour, la prière et le pardon. En effet, Jésus a aimé les siens jusqu’au bout, même ceux qui l’ont renié, trahi, abandonné ou persécuté. Sa mort est la preuve par excellence de son amour pour nous ; il a donné sa vie pour nous sauver, car aimer c’est tout donner et se donner soi-même. Voilà ce qu’il a fait pour nous. C’est aussi dans la prière qu’il a trouvé la force d’affronter les épreuves, en invitant les disciples à prier avec lui. La prière est donc le secret pour tenir face aux tentations. Et avant de mourir, il a prié pour remettre sa vie entre les mains du Père. Jésus est donc mort pendant qu’il priait. Nous ne pouvons pas nous dire disciples de Jésus si nous ne prions pas régulièrement. Et si nous nous habituons à prier, nous pouvons aussi avoir la grâce de mourir dans un climat de prière. Enfin, Jésus a aussi fait preuve d’amour en implorant le pardon pour ses bourreaux. Il leur a accordé un pardon qui était à la fois universel et total. Car ce pardon s’adressait à tous sans exception, et effaçait tous leurs péchés et méfaits. Voilà une des grandes leçons qu’il nous laisse avant de mourir, à savoir : toujours pardonner, quelles que soient les offenses commises à notre endroit.
Par ailleurs, la passion selon saint Luc met en exergue le rôle des femmes dans la vie et la mort de Jésus. Leur compassion et leur fidélité jusqu’à la fin nous invitent à admirer aujourd’hui les atouts des femmes dans le domaine de la foi et de l’évangélisation. Elles se montrent toujours plus engagées que les hommes dans les affaires de l’Eglise.
A la lumière de ces lectures, et notamment de la passion de Jésus, demandons au Seigneur de nous accorder la grâce de communier à sa passion et à sa mort, afin de partager aussi la joie de sa résurrection. Puissent les leçons de la passion de Jésus éclairer notre propre vie, amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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