Homélie du 5ème dimanche de carême – Année C (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le cinquième dimanche de carême de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du livre du prophète Isaïe (Is 43, 16-21). La seconde lecture provient de l’épitre de saint Paul apôtre aux Philippiens (Ph 3, 8-14). Nous lirons l’évangile selon saint Jean (Jn 8, 1-11).
Ces lectures nous invitent à voir toute chose nouvelle dans le Christ mort et ressuscité, en qui Dieu déploie toute sa puissance pour notre salut.
Dans la première lecture, Isaïe annonce comment le Seigneur aidera le peuple d’Israël à passer de l’esclavage de l’Egypte à la liberté de la terre promise. Dieu, dans sa puissance, frayera un chemin dans le désert et y créera des torrents d’eau. Il demande à son peuple d’oublier son esclavage du passé pour marcher résolument vers la terre promise. De la même manière, le Seigneur désire nous faire sortir de l’esclavage de nos péchés et nous guider à la vraie liberté des enfants de Dieu.
Saint Paul, dans la deuxième lecture, rend témoignage de sa propre expérience. Il regarde ses honneurs du passé comme étant une perte, face à la découverte d’un bien beaucoup plus grand qui dépasse tout, à savoir la connaissance de Jésus-Christ. Saint Paul est décidément un homme changé ; il s’est laissé guider par Dieu et a su laisser la puissance de Dieu agir en lui ; désormais, il est un homme transformé. Puissions-nous aussi l’imiter pour quitter nos vieilles habitudes et passer à la vie nouvelle, celle de la connaissance du Christ-Jésus, et tout ce qu’implique une telle connaissance.
L’évangile nous rapporte l’épisode d’une femme qui a été surprise en flagrant délit d’adultère, puis amenée à Jésus pour être jugée conformément à la loi de Moïse. Mais, refusant de se porter en juge, Jésus renvoie les accusateurs à leur propre conscience et leur demande de s’examiner d’abord eux-mêmes, avant de juger la femme. Jésus ramène ainsi le débat à un autre niveau. En effet, il apprend aux juifs, et à nous aussi, qu’il n’est pas correct de ne voir le mal que chez les autres. Ce qui importe pour Dieu, c’est le regard de vérité que chacun est appelé à avoir par rapport à sa propre vie. Jésus dévoile ainsi l’hypocrisie des juifs, et la nôtre aussi, lorsque nous nous évertuons à critiquer, à juger et à condamner les autres. Il remet aussi en question la justice partisane des juifs, qui avaient déjà condamné la femme sans aucun procès équitable. En outre, Jésus reproche à la société juive son esprit de discrimination à l’égard des femmes. Et sur ce point, nous devrions, nous aussi, fournir encore beaucoup d’effort pour améliorer les choses dans nos sociétés et dans l’Eglise.
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