Homélie du Sixième dimanche de Pâques – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Jésus Christ
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le sixième dimanche de Pâques de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre des Actes des apôtres (Ac 10, 25-48), en lecture entrecoupée. La deuxième lecture provient de la première lettre de saint Jean (1 Jn 4, 7-10).  Nous lirons l’évangile selon saint Jean (Jn 15, 9-17). Le thème principal de ce dimanche est celui de l’amour.

Tout part de cette affirmation fondamentale que nous trouvons dans la deuxième lecture :  Dieu est amour. Les pères de l’Eglise commentant ce passage, disaient tout simplement : Dieu n’est qu’amour. Et les frères de Taizé ont repris ces paroles dans un beau chant répétitif qui dit : Dieu ne peut donner que son amour.  Oui, l’amour est le meilleur de tous les attributs qu’on puisse donner à Dieu.

Dans l’évangile Jésus atteste qu’il demeure dans l’amour de Dieu et qu’il est aimé par son Père. Ensuite, Jésus nous aime aussi de ce même amour qu’il reçoit du Père, et nous demande d’une part, de demeurer dans cet amour et de l’autre, de nous aimer les uns les autres. Dans ce même passage, Jésus dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. C’est cela qu’il nous a montré en donnant sa propre vie pour nous. Le Père, lui aussi, nous a manifesté son amour en nous donnant son Fils unique. Nous sommes donc appelés à manifester notre amour pour Dieu et pour les autres, par nos actes concrets d’amour, en particulier par le don de nous-mêmes. Car comme le dit un autre chant, aimer c’est tout donner et se donner soi-même.

L’invitation de Jésus à nous aimer les uns les autres est aussi un commandement : nous devons nous aimer les uns les autres si nous nous déclarons être des chrétiens, des fils et filles de Dieu. En effet, en observant le monde d’aujourd’hui, nous sommes scandalisés par beaucoup de signes de manque d’amour entre les hommes : les injustices, l’exploitation de l’homme par l’homme, la confiscation des biens par une minorité au détriment des pauvres, la violation des droits humains, la recherche du pouvoir pour dominer au lieu de servir, les guerres fratricides, l’égoïsme sous toutes ses formes, etc. sont autant de signes de manque d’amour entre nous. Et il n’est pas rare de trouver des chrétiens s’illustrer activement dans de comportements de manque d’amour.

Au cœur d’un tel monde, nous sommes appelés à ne répondre que par l’amour les uns à l’égard des autres, et ce, de manière concrète, en commençant par ceux qui sont autour de nous, en particulier les plus petits. Si les scandaleuses situations de manque d’amour peuvent nous rendre tristes, Jésus nous rassure qu’en observant ses commandements et en nous aimant les uns les uns les autres, nous aurons en nous sa joie et en serons vraiment comblés. Ne nous lassons donc pas de faire du bien aux autres, de partager ce que nous avons et ce que nous sommes, jusqu’au don de notre propre vie. Car, comme dit l’écriture, il y a plus de joie à donner qu’à recevoir (Ac 20,35).

Nous aimer les uns les autres c’est aussi aimer même nos ennemis et ceux qui nous font du mal, et prier pour leur conversion. Dans la première lecture saint Pierre est accueilli chez le centurion romain Corneille et témoigne de Jésus ressuscité en milieu païen. Nous savons que parmi ceux qui avaient crucifié Jésus, il y avait aussi des centurions romains. Et c’est l’un d’eux qui, après la mort de Jésus avait confessé que Jésus était le fils de Dieu (Mc 15,39). Il est donc heureux que Corneille, centurion romain accueille l’évangile de Jésus et reçoive le baptême. Puissent les centurions d’aujourd’hui, ceux qui crucifient encore Jésus en persécutant leurs frères et sœurs, recevoir aussi l’évangile afin de se convertir, à l’instar de Corneille et ses compagnons.

Enfin, lorsque Pierre parlait aux Juifs, l’Esprit saint est descendu sur eux. C’est en définitive par le Saint Esprit que Dieu répand son amour dans nos cœurs (Rm 5, 5). A l’approche de la fête de la Pentecôte, demandons à Dieu de nous donner, par l’Esprit saint, la grâce de demeurer dans l’amour de Jésus qui le premier nous a aimés et nous a choisis, afin que notre témoignage d’amour porte du fruit, et du fruit qui demeure. Amen.
 
Rigobert Kyungu SJ 
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