Homélie du 09 juillet 2023 : 14ème Dimanche Ordinaire – A (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 14ème dimanche ordinaire de l’année liturgique A. La première lecture est tirée du livre du prophète Zacharie (Za 9, 9-10). La deuxième lecture provient de la lettre aux Romains (Rm 8, 9.11-13). Nous lirons l’évangile selon saint Mathieu au chapitre 11, 25-30.

Ces lectures nous invitent à contempler Jésus dans le but d’imiter sa manière d’être et d’agir, notamment par la louange, l’attention aux petits et la compassion.

L’évangile commence par la louange spontanée de Jésus ; il s’émerveille parce que Dieu se révèle davantage aux petits plutôt qu’aux sages et aux savants de ce monde. Jésus accordait beaucoup de place à la louange et à l’action de grâces dans sa prière. En effet, avant de ressusciter Lazare, il dira d’abord « père je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé » (Jn 11,41). Puis, avant la multiplication de pains ou pendant le dernier repas avec ses disciples, il rend d’abord grâces à Dieu (Mt 16, 36 ; Mt 26, 26). Et en bon juif, il chantait souvent les psaumes, comme c’était le cas au soir de la dernière Cène (Voir Mt 26,30). En outre, en enseignant la prière du Notre Père, il montre qu’il faut commencer par proclamer le Nom de Dieu et son Règne, avant de formuler des demandes pour nos propres besoins. La louange est donc une manière de tourner d’abord le regard vers Dieu avant de penser à nos propres besoins. La prière de louange est bienfaisante car elle nous rapproche toujours de Dieu. Nous devrions nous exercer à louer Dieu et ne pas seulement limiter nos prières à des demandes, au risque de devenir des mendiants incapables de reconnaître d’abord les nombreux bienfaits que nous recevons de Dieu.

Dans cet évangile, Jésus constate avec joie que les petits sont plus disposés à recevoir les mystères de Dieu par rapport aux savants et aux sages du monde. Il le disait en ayant à l’esprit les pharisiens et les docteurs de la loi qui ne recevaient pas facilement son enseignement, car ils pensaient tout savoir de la loi de Moïse. Ils n’étaient donc pas prêts à accueillir une autre nouveauté et leur orgueil ne leur permettait pas de voir Dieu à l’œuvre à travers les actions de Jésus. Cette réalité est encore vraie aujourd’hui car ce sont surtout les pauvres qui sont les plus disposés à écouter Dieu à travers sa parole et à croire en ses promesses. La Bible a toujours montré la prédilection de Dieu envers les pauvres et les petits. Pour accueillir la révélation de Dieu, il nous faudrait non seulement nous abaisser, mais aussi nous approcher des pauvres et des petits pour rencontrer Jésus qui aime s’identifier à eux.

Enfin, l’évangile se termine par l’invitation de Jésus à aller vers lui pour trouver du repos. Jésus avait pitié de ceux qui souffraient du poids de nombreuses prescriptions juives à observer. Ainsi a-t-il délivré le peuple de l’observance extérieure de la loi pour instaurer la loi de l’amour qui est la loi par excellence. L’invitation de Jésus concerne tous ceux qui vivent des épreuves ou qui éprouvent de difficultés, en particulier ceux qui veulent le servir et le suivre. En effet, Jésus rassure que son joug est facile à porter et son fardeau léger. C’est ici qu’il nous faut inscrire la croix qu’il nous demande de porter pour le suivre. Lorsque nous la portons avec foi, elle devient moins lourde. Jésus nous exprime ainsi sa compassion dans toutes les épreuves qui nous arrivent. Il n’y est jamais indifférent ; voilà pourquoi il se déclare être doux et humble de cœur. La douceur et l’humilité de Jésus sont annoncées dans la première lecture par le prophète Zacharie, quatre siècles plus tôt. Ce sont des qualités à développer pour nous faire petits et mieux disposés à accueillir les mystères de Dieu. Mais la douceur et l’humilité sont aussi le fruit de l’Esprit Saint (Ga 5, 22-23). Saint Paul dans la deuxième lecture, nous exhorte à ne pas vivre sous l’emprise de la chair, mais plutôt sous celle de l’Esprit. À la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de renouveler en nous le don de son Esprit afin qu’il nous aide à mieux imiter la manière d’agir de Jésus. Amen.
Rigoebrt Kyungu, SJ
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