2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde – Année C(Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Deuxième Dim pâques
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le deuxième dimanche de Pâques, appelé aussi le dimanche de la miséricorde divine. La première lecture est tirée du livre des Actes des apôtres (Ac 5, 12-16). La deuxième lecture provient de l’Apocalypse de saint Jean (Jn 1, 9-19). Nous lirons l’évangile selon saint Jean au chapitre (Jn 20, 19-31). Comme nous le savons, le mot Pâques signifie passage.

Ces lectures nous invitent à effectuer le passage de l’enfermement sur nous-mêmes à l’ouverture envers les autres, de la solitude à la communauté, et de l’indifférence à la solidarité, pour témoigner de la miséricorde et de notre foi en Jésus resuscité.

L’évangile nous renseigne que les disciples verrouillaient les portes de la maison où ils se réunissaient par peur des juifs. Peut-être verrouillons-nous aussi les portes de nos cœurs, en nous enfermant dans nos peurs et nos angoisses, qui nous rendent incapables de témoigner de notre foi. En soufflant sur les apôtres pour leur donner l’Esprit Saint, Jésus les aide à déverrouiller leurs cœurs et à quitter leurs peurs pour témoigner de leur foi. En effet, la première lecture nous montre comment ils étaient appréciés alors qu’ils accomplissaient des signes au nom de Jésus ressuscité. Cet évangile nous invite à briser nos peurs, et à ne pas nous enfermer sur nous-mêmes.

En effet, s’enfermer sur soi-même comporte le risque de la solitude avec les effets négatifs qu’elle peut entrainer. En étant solitaire, on peut facilement se tromper. L’exercice du discernement exige que l’on partage souvent avec d’autres, et davantage avec des personnes avisées, ce que l’on éprouve dans son cœur comme peurs, angoisses, tentations et péchés. Car le Malin aime souvent la complicité. Dévoiler ce qui nous tourmente peut nous aider à réduire la force du Malin ou à le chasser, car il a toujours peur de la vérité et de la lumière. C’est ici l’occasion de souligner l’importance de l’accompagnement spirituel et du sacrement de la réconciliation. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus a aussi donné à ses disciples le pouvoir de pardonner les péchés et d’être les témoins de sa miséricorde auprès de son peuple. Souvenons-nous de l’invitation de Jésus à être miséricordieux comme le Père est miséricordieux (Lc 6, 36).

L’évangile nous apprend aussi que Thomas avait raté la première apparition de Jésus parce qu’il s’était absenté du rassemblement communautaire des disciples. C’est seulement lorsqu’il les a rejoints huit jours plus tard, qu’il a eu droit à l’apparition du Seigneur. Même saint Jean dans la deuxième lecture rapporte que c’était le jour du Seigneur qu’il a eu une vision au cours de laquelle Jésus ressuscité lui parlait. Ne sous-estimons donc pas le rassemblement dominical car il est vraiment le lieu de la présence et de la manifestation du Christ ressuscité, lui qui avait dit : là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux (Mt 18,20).

La première lecture fait mention des premiers chrétiens qui se rassemblaient sur l’initiative des apôtres. Ils formaient un seul cœur ; le peuple faisait leur éloge, et leur foi attirait de nouveaux adhérents. Quel bel exemple pour nos communautés chrétiennes ! Mais il y avait plus dans cette communauté : elle accordait une attention particulière aux malades, au point que même des villages voisins de Jérusalem, on amenait d’autres malades ou ceux qui étaient tourmentés par des mauvais esprits, à la recherche de la guérison auprès des apôtres. Dans l’évangile, c’est Jésus lui-même qui montre ses plaies et son côté à ses disciples et leur demande de les regarder. C’est pour nous un appel à nous approcher de ceux qui parmi nous sont souffrants : les malades, les blessés, les pauvres, etc. Nous ne pouvons expérimenter la présence et la manifestation du Christ ressuscité que si nous osons regarder et même toucher leurs blessures afin de les guérir. Le sacrement de la réconciliation, est lui aussi, un lieu de guérison intérieure.

A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur ressuscité de souffler sur nos communautés pour les remplir de l’Esprit Saint, de la paix et de la joie, afin qu’elles deviennent des lieux de la manifestation de sa présence à travers des gestes de compassion, de solidarité et de miséricorde, particulièrement envers ceux qui souffrent physiquement ou spirituellement, amen.

Rigobert Kyungu, SJ

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