25ᵉ Dimanche Ordinaire – Année C | Père Rigobert Kyungu, SJ

25ème Dim T.O - Année C
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 25ème dimanche ordinaire de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du livre du prophète Amos (Am 8, 4-7). La seconde lecture provient de la première épitre de saint Paul apôtre à Timothée (1Tim 2, 1-8). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 16, 1-13).

Ces lectures viennent nous mettre en garde contre le risque de l’idolâtrie de l’argent, qui nous guette tous.

Dans la première lecture, le prophète Amos interpelle les riches et les commerçants de son temps qui, pour gagner davantage d’argent, exploitent les pauvres ; ils changent les mesures de blé et de froment, pour augmenter les prix et fausser les balances. Impatients de faire des bénéfices dans leurs affaires, ils souhaitent même que le sabbat passe rapidement, afin de vite retourner à leurs affaires. Cette tendance à négliger le jour du sabbat se remarque aujourd’hui aussi. En effet, aujourd’hui plus qu’hier, beaucoup de commerçants ouvrent leurs magasins et d’autres entreprises fonctionnent le dimanche, comme si c’était un jour de la semaine. Ainsi, on relativise la nécessité d’observer le jour du Seigneur et le devoir de lui rendre un culte, parce qu’on est à la recherche des intérêts économiques. Dans la deuxième lecture, Saint Paul est conscient de la manière dont les puissants abusent des pauvres et les exploitent pour leurs propres intérêts. Voilà pourquoi il conseille à son fils Timothée de prier pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent l’autorité, afin que Dieu touche leurs cœurs et les rende capables de travailler pour la paix et le salut de tous.

Dans l’évangile, Jésus déclare qu’il est impossible de servir à la fois Dieu et l’argent. Car l’argent n’est qu’un moyen, et non pas un but en soi, encore moins un dieu. En effet, nous avons tous besoin d’argent pour vivre. Cependant, la recherche effrénée de l’argent est un vice, et même un péché. Comme le dit un dicton, l’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître. En qualifiant l’argent de malhonnête, Jésus fustige la malhonnêteté de l’homme lui-même qui est capable de beaucoup de fourberie dans le but de gagner toujours plus d’argent. C’est le cas de l’homme de la parabole dont la malhonnêteté s’est manifestée non seulement dans sa gestion, mais aussi dans la manière de régler ses derniers comptes. Cet homme a tissé des amitiés pour s’assurer d’être aidé lorsqu’il n’aura plus de travail. Il n’a pas tissé ces amitiés par amour du prochain, mais plutôt pour des intérêts personnels. Jésus invite ainsi ses disciples et tous les fils de la lumière à savoir être habiles non pas envers l’argent malhonnête mais plutôt par rapport au bien véritable qu’est son royaume. Et en vertu de ce bien, il montre qu’il est important de tisser de vraies amitiés avec le prochain, fondées sur l’amour et non sur le gain. Car le prochain est quelqu’un à aimer gratuitement, et non à exploiter à ses propres fins.

Les lectures d’aujourd’hui sont donc une interpellation afin de travailler à gagner de l’argent honnêtement sans exploiter les autres. Même au sein de l’Eglise, l’on devrait veiller à ne pas exploiter les pauvres, notamment lorsqu’on sollicite des contributions pour divers besoins des paroisses ou des diocèses, et même pour les pasteurs. En effet, la tentation de vouloir faire des bénéfices au nom de Dieu est bien réelle pour tous. Voilà pourquoi l’on doit veiller à la transparence dans le domaine de la gestion des biens de l’Eglise. Car une gestion opaque des biens communs peut facilement conduire aux pratiques peu recommandables. C’est dans ce sens que Saint Paul demande à Timothée de se tenir loin de ceux qui ne voient dans la religion qu’une source de profit, et déclare que l’amour de l’argent est la racine de tous les maux (1 Tm 6, 1-12).

A la lumière de ces lectures, demandons la grâce d’être vraiment au service de Dieu seul, et non de Dieu et l’argent à la fois. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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