Homélie du 08 Octobre 2023: 27ème dimanche du T.O – Année A (Père Rigobert Kyungu, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 27ème dimanche ordinaire de l’année liturgique A. La première lecture est tirée du livre du prophète Isaïe (Is 5, 1-7). La deuxième lecture provient de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (Ph 4, 6-9). Nous lirons l’évangile selon saint Mathieu au chapitre 21, 33-43. Ces lectures nous invitent à éveiller notre sens de la responsabilité à l’égard des biens que le Seigneur nous a confiés et pour lesquels il nous demandera des comptes.
La première lecture nous rapporte le chant du bien-aimé à sa vigne. Le bien-aimé est le Maître de la vigne qui se plaint de ce que celle-ci ne lui ait pas donné de bons fruits, alors qu’il y avait mis tout le soin possible. Plus loin dans la lecture, le prophète affirme que la vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Le Maître est donc le Seigneur lui-même qui se plaint de ce que son peuple ne l’ait pas écouté à travers les prophètes qu’il lui a envoyés. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris.
Dans l’évangile c’est Jésus qui raconte la parabole dite des vignerons homicides, à qui le Maître a confié sa vigne, mais ces derniers ont profité de l’absence du Maître pour s’emparer de la vigne. Ils se sont même permis de tabasser, lapider et tuer les envoyés du Maître, y compris son propre fils. Ils ne visaient qu’une chose : arracher la vigne du Maître pour en devenir des propriétaires. Ils avaient oublié que l’absence du Maître était temporaire, et que ce dernier était toujours puissant et capable de leur reprendre la vigne et de les faire périr, en guise de punition.
Tous ces récits s’adressent à la fois aux responsables dans la société et dans l’Eglise, ainsi qu’à chaque personne en particulier. Nous sommes tous des intendants des biens du Seigneur, et ne devons pas les gérer comme bon nous semble, à quelque niveau que ce soit. Ces biens symbolisent toutes les personnes confiées à notre responsabilité, ou avec lesquelles nous devons collaborer, et même toute la Création.
Il nous arrive, à nous aussi, de tomber dans l’irresponsabilité, lorsque nous nous adonnons à la recherche des biens de ce monde de manière égoïste, et lorsque nous agissons dans l’ignorance naïve et flagrante de la place de Dieu dans nos vies. Il nous arrive aussi d’agir comme si nous étions des dieux, lorsque nous croyons tout nous permettre en bafouant les droits des petits et de sans voix et en négligeant de protéger notre environnement. Ainsi, au lieu de porter de bons fruits pour le Seigneur, nous en produisons des mauvais.
Dans l’évangile, Jésus dit clairement que Le royaume de Dieu nous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. C’est ici que nous pouvons rejoindre saint Paul qui, dans la deuxième lecture affirme : tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le en compte. En effet, rechercher la vertu c’est œuvrer à produire les fruits du Royaume ; c’est aussi ce que saint Paul appelle le fruit de l’Esprit dans sa lettre aux Galates (Ga 5,22). C’est encore saint Paul qui nous montre que l’amour est le plus grand (1Cor 12-13). Nous devons donc entretenir une relation d’amour avec ceux qui nous sont confiés, ainsi qu’avec la Création.
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