23ᵉ Dimanche Ordinaire – Année C | Père Rigobert Kyungu, SJ

23ᵉ Dimanche Ordinaire – Année C Père Rigobert Kyungu, SJ
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 23ème dimanche ordinaire de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du livre de la Sagesse (Sg 9, 13-18). La seconde lecture provient de la lettre de saint Paul à Philémon (Phlm 9b-10.12-17). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 14, 25-33). Ces lectures nous invitent à réfléchir sur les renoncements exigés pour suivre Jésus.

Dans l’évangile, Jésus qui était en route vers Jérusalem, s’arrête un instant pour s’adresser aux nombreuses foules qui le suivaient, et demande à chacun de s’examiner pour voir s’il est capable de continuer à le suivre. Jésus pose alors trois exigences fondamentales pouvant servir de canevas pour un examen personnel. La première exigence est celle de préférer Jésus par rapport à toutes nos relations et même par rapport à notre propre vie. La deuxième est celle de porter la croix pour marcher à la suite de Jésus. Et enfin, la troisième consiste à renoncer à tout ce qui nous appartient pour nous mettre à la suite de Jésus.

Au fait, il ne s’agit pas de renier ou d’abandonner la famille et les amis, pour la première exigence. Il est plutôt question de considérer la relation à Jésus comme étant prioritaire face à toutes les autres relations. Cette exigence rejoint le premier de tous les commandements, à savoir aimer d’abord Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit (Mt 22, 37). Et le reste vient après. Quant à l’exigence de porter sa croix, il s’agit d’endurer les contrariétés de la vie à cause du Christ, avec foi, amour et courage. Ici, il appartient à chacun de repérer les contrariétés auxquelles il fait face à cause de son appartenance au Christ, afin de les assumer dans la foi. Enfin, renoncer à tout ce qui nous appartient c’est considérer Jésus comme le bien par excellence et ainsi relativiser tous les autres biens qui ne procurent qu’un bonheur passager. En effet, placer tout son cœur dans les biens terrestres est une erreur car seul Dieu peut procurer le vrai bonheur, celui qui n’a pas de fin. S’il nous arrivait de posséder ou d’acquérir justement et honnêtement des richesses, ne les mettons jamais au-dessus de Jésus-Christ. A ce propos, le psalmiste déclare : « si vous amassez des richesses, n’y mettez pas votre cœur » (Ps 61, 11). Dans le même sens, Jésus dit aussi : « là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 21). Faisons donc de Jésus notre seul et vrai trésor, plus que tous les autres biens de la terre.

La deuxième lecture d’aujourd’hui nous offre une illustration du renoncement à soi à cause du Christ. Saint Paul interpelle la conscience de Philémon et lui ordonne d’accueillir Onésime, son ancien esclave, non plus en esclave, mais plutôt comme un frère bien-aimé. Philémon devra renoncer à ses sentiments propres et aux honneurs liés à son rang social pour se mettre au même niveau qu’Onésime, afin de l’accueillir en frère, en vertu de sa foi et de son appartenance au Christ. Il s’agit pour Philémon, et pour nous aussi, de comprendre que par delà les titres, rangs ou qualités au sein de la société, nous sommes d’abord des frères et sœurs qui partageons la même humanité et que nous sommes appelés à nous aimer en tant que tels ! C’est aussi cela que Pape François nous enseigne dans l’encyclique Fratelli Tutti, lorsqu’il parle de la fraternité universelle.

A l’instar des foules qui suivaient Jésus, nous sommes aussi invités à nous arrêter pour nous examiner avant de prétendre le suivre comme ses disciples. Pour nous y aider, Jésus recourt à deux images. La première est celle d’un homme qui veut construire une tour et qui doit se demander s’il a le nécessaire requis avant d’entreprendre la construction. La seconde est celle d’un roi qui doit évaluer ses forces avant de s’engager dans une guerre. Qu’en est-il de nous aujourd’hui ?

La première lecture revient sur notre corporéité qui nous rend lents à comprendre les volontés du Seigneur. Heureusement que Dieu qui nous envoie l’Esprit Saint, nous a aussi donné la Sagesse pour comprendre sa volonté.

A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de nous envoyer son Esprit et sa Sagesse, afin qu’ils nous aident à bien discerner nos pensées et ainsi accomplir sa volonté en toutes choses, pour mériter d’être appelés vraiment ses disciples. Amen.   
Rigobert Kyungu, SJ
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