17ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année C (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 17ème dimanche ordinaire de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du livre de la Genèse (Gn 18, 20-32). La deuxième lecture provient de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens (Col 2, 12-14). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 11, 1-13).
Ces lectures nous invitent à nous mettre à l’école de Jésus pour qu’il nous apprenne à prier, comme il l’a fait avec ses disciples.
L’évangile commence par nous dire que les disciples ont d’abord vu Jésus en prière, avant de lui demander de leur apprendre aussi à prier. En effet, Jésus était souvent en prière, et l’évangile de Luc l’illustre bien, par exemple lors de son baptême dans le Jourdain (Lc 3,21) ; ou avant de choisir les douze apôtres (Lc 6,12). Il y a aussi l’épisode de la transfiguration qui a eu lieu sur une haute montagne où Jésus s’était rendu pour prier (Lc 9,28). En outre, lors de son agonie à Gethsémani alors qu’il demandait aux disciples de veiller et de prier pour ne pas tomber au pouvoir de la tentation (Lc 22, 39-46). Enfin, sur la croix, Jésus prie, d’abord pour demander à Dieu de pardonner à ses bourreaux (Lc 23, 34), et ensuite pour remettre son esprit entre les mains du Père, peu avant sa mort (Lc 23, 46). Il nous revient donc de nous mettre à son école, afin de tirer profit de l’exemple de prière qu’il nous donne.
Souvent nous nous demandons ce que nous devons dire à Dieu dans notre prière. Jésus a répondu à cette question, à l’intention des disciples. En guise de réponse il leur a appris a dire le Pater Noster. En analysant cette prière, nous pouvons réaliser que prier ne consiste pas seulement à demander des choses en fonction de nos besoins. En effet, la première partie du Notre Père est un appel à tourner notre regard vers le Père pour le louer et implorer l’avènement de son règne. C’est dans la deuxième partie que nous présentons à Dieu nos demandes, et implorons sa miséricorde pour nous-mêmes et pour les autres. Remarquons que Jésus nous demande de dire « Notre Père », et non pas « Mon Père », parce qu’il veut que nous nous considérions comme des frères et sœurs, c’es-à-dire des enfants d’une même famille, appelés à s’aimer, à se porter, et à veiller particulièrement à ce que personne n’ait faim. C’est un peu cela que nous retrouvons chez Abraham dans la première lecture ; il ne prie pas pour lui-même : il intercède pour les habitants de Sodome ; il demande à Dieu de ne pas les punir, et Dieu l’exauce.
Dans l’évangile, Jésus nous apprend aussi à prier avec insistance et à supplier, comme Abraham, ou comme cet homme qui réveille son ami en pleine nuit pour demander du pain. Nous ne devons donc pas nous fatiguer de prier, même lorsque nous avons l’impression de ne pas être exaucé. Au fait, Jésus nous invite à nous adresser à Dieu avec foi et dans une grande confiance, comme des enfants bien-aimés. Avec l’exemple de l’homme qui réveille son ami pour demander du pain, et celui du père incapable de donner des mauvaises choses à ses enfants, Jésus nous montre à quel point Dieu est bon et combien il nous aime : son amour pour nous est de loin plus grand que celui des amis humains, et plus grand que celui d’un père envers ses enfants. Voilà pourquoi il ne peut vraiment rien nous refuser, car il a un cœur tendre et plein de compassion, comme cela se manifeste dans la conversation avec Abraham.
Mais pour Jésus, et en vertu de ce grand amour de Dieu envers nous, l’Esprit Saint est le bien le meilleur que Dieu puisse nous donner. Voilà ce qu’il nous faut davantage demander. Car lorsque l’Esprit habite en nos cœurs, c’est aussi lui qui vient prier en nous, parce que nous ne savons pas prier comme il faut, comme le dit saint Paul dans Rm 8, 26. L’Esprit vient aussi nous rappeler que nous sommes des enfants bien aimés du Père céleste, dès le jour de notre baptême. Dans la deuxième lecture saint Paul nous rappelle le sens et l’importance de notre baptême.
A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de renouveler en nous le don de l’Esprit de notre baptême afin qu’il nous aide à prier comme il faut, à l’exemple de Jésus, dont toute la vie était marquée par la prière. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !