Homélie du dimanche de la Sainte Famille – Année C (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Homélie de Noël - Messe du jour (Père Rigobert Kyungu)
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Frères et sœurs, l’Eglise dédie toujours le dimanche qui suit la Nativité de Jésus à la fête de la sainte famille de Nazareth, composée de Jésus, Marie, et Joseph, pour nous la proposer comme étant le modèle de toutes les familles chrétiennes dans leur appel à se sanctifier en chacun de leurs membres.

La première lecture est tirée du premier livre de Samuel (1 S 1, 20-22.24-28). La deuxième provient de la première lettre de saint Jean (1 Jn 3, 1-2.21-24). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 2, 41-52).

La première lecture nous rapporte la naissance de Samuel. Anne sa mère, suppliait le Seigneur pour lui donner un enfant et le Seigneur l’a exaucée. En reconnaissance, Anne offre Samuel au Seigneur, parce que c’est Dieu qui le lui a donné. Cet épisode nous aide à comprendre que tout enfant est d’abord un don de Dieu, bien qu’il provienne des parents biologiques déterminés. C’est Dieu qui a le pouvoir absolu sur les enfants et qui peut même changer leur destin. Quant aux parents biologiques, ils peuvent éduquer leurs enfants, mais sans pouvoir totalement maîtriser tous les aspects de leur vie. Voilà pourquoi les parents doivent penser à présenter leurs enfants à Dieu, pour qu’il leur accorde sa grâce et sa faveur, et que sa bénédiction accompagne leur croissance. Car, comme l’affirme saint Jean dans la deuxième lecture, nous sommes d’abord des enfants de Dieu.

Marie et Joseph avaient aussi présenté l’enfant Jésus au temple et chaque année, ils allaient avec lui en pèlerinage à Jérusalem, comme nous le rapporte l’évangile. Ce passage nous révèle un moment de crise au sein de la sainte famille, lorsqu’à 12 ans, Jésus a échappé à la vigilance de ses parents, pour rester au temple de Jérusalem. Retrouvé, Jésus leur replique qu’il devait être aux affaires de Dieu son Père. Il a ainsi montré que par delà les parents terrestres, la primauté revient d’abord à Dieu le Père. Aujourd’hui, tout parent humain devrait aussi reconnaître cette primauté, dans l’exercice de sa responsabilité de parent.

Cet épisode de crise nous apprend aussi que Joseph et Marie n’étaient pas des parents trop autoritaires. Ils savaient laisser quelque liberté à leur fils et lui faisaient confiance. Mais en même temps, ils ne négligeaient pas leur responsabiité de parents, car ils se sont engagés à le chercher jusqu’à pouvoir le retrouver. Il est donc normal de passer par des moments de crise au sein d’une famille. L’essentiel est de savoir les gérer, les résoudre et les dépasser.

La foi en Dieu et l’amour mutuel sont des valeurs sur lesquelles peuvent s’appuyer les membres d’une famille, afin d’entretenir des bonnes relations les uns à l’égard des autres. L’évangile ajoute une autre valeur, à savoir la soumission des enfants envers leurs parents. Car le jeune Jésus, bien que se reconnaissant de Dieu le Père, était cependant resté soumis à ses parents dès leur retour de Jérusalem. Le respect, la soumission et l’obéissance sont des valeurs importantes dans une relation de dépendance, par delà les limites de ceux qui exercent l’autorité. Bien évidemment, toute autorité doit aussi s’exercer dans un esprit d’amour et de respect de la dignité des subalternes.

A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur la grâce d’améliorer les rapports dans nos familles, afin qu’elles soient fondées sur l’amour, par delà la diversité des membres qui les composent. Et prions particulièrement pour les familles qui sont en situations difficiles ou qui se sont disloquées, par suite des circonstances de la vie, indépendamment de la volonté de leurs membres. Que le Seigneur les bénisse et que la sainte famille intercède pour toutes nos familles, Amen.

Rigobert Kyungu, SJ
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