Homélie du 11 Février 2024 : 6ème dimanche du T.O – Année B (Père Rigobert Kyungu, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 6ème dimanche ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre des Lévites ou du Lévitique (Lv 13, 1-2.45-46). La deuxième lecture provient de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 10, 31 – 11, 1). Nous lirons l’évangile selon saint Marc 1, 40-45.
Ces lectures nous invitent à bannir tout esprit de discrimination entre les hommes et à favoriser l’accueil de chaque personne créée à l’image de Dieu.
En effet, il y a plusieurs formes d’exclusion et de discrimination dans le monde d’aujourd’hui. Nous connaissons, ici et là des scènes de xénophobie, de racisme, d’exclusion sur base ethnique ou tribale, et beaucoup d’autres divisions au sein de nos sociétés. Saint Paul dans la deuxième lecture exprime sa volonté de voir la multitude des hommes être sauvée, et nous exhorte à ne pas nous poser en obstacle pour personne. La première lecture nous donne un exemple concret d’exclusion dans l’ancien Israël où les malades étaient considérés comme des pécheurs, et en particulier les malades graves, comme les lépreux. Traités pour des impurs, ils étaient automatiquement exclus de la communauté et devaient se signaler pour que les autres s’éloignent d’eux. Jésus vient briser toutes ces barrières d’exclusion. Le récit de l’évangile nous montre comment Jésus ose s’approcher du lépreux ; il le touche même avant de le guérir. Par cette guérison, Jésus intègre l’ancien lépreux dans la communauté et lui redonne sa dignité d’homme, au même titre que tous les autres.
Même s’il n’y a plus beaucoup de lépreux dans le monde d’aujourd’hui, l’homme contemporain manifeste d’autres formes d’exclusion et favorise l’indexation, la stigmatisation et la ségrégation. Dans certaines familles par exemple, il arrive que l’on cache des malades ou des personnes avec un handicap grave afin de ne pas aatirer la curiosité des visiteurs ou des voisins. Il est aussi des endroits où l’on pense encore que manger avec une personne atteinte de Sida c’est s’exposer à être contaminé soi-même. Pareilles attitudes ne font qu’aggraver la situation des malades, en les rendant encore plus tristes, au point de susciter en eux le dégout de la vie, alors que Jésus est venu pour que tous aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.
L’évangile d’aujourd’hui peut aussi nous apprendre l’esprit de compassion qui caractérise Jésus. Devant la souffrance du lépreux, il est pris de pitié, et ne reste pas indiffèrent. En fait, Jésus n’a jamais refusé de faire du bien pour secourir un pauvre ou un malheureux. Car Dieu se met toujours du côté des faibles et des petits ; il n’est pas la cause de notre souffrance, mais il vient volontiers la partager avec nous, pour nous aider à nous en sortir. De même, nous ne devrions pas non plus rester indifférents à la souffrance d’un autre être humain. Puissions-nous toujours avoir de la compassion envers ceux qui souffrent afin de soulager tant soit peu leur souffrance et ainsi participer à leur relèvement.
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