18ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année C (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 18ème dimanche ordinaire de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du livre de l’Ecclésiaste ou de Qohèleth (Qo 1, 2 ; 2, 21-23). La seconde lecture provient de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens (Col 3, 1-5.9-11). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 12, 13-21).
Ces lectures nous invitent à réfléchir sur notre existence ici sur terre et sur sa finalité.
Dans la première lecture, l’auteur du livre de l’Ecclésiaste affirme que tout n’est que vanité et qu’un jour nous devrons laisser tous les biens que nous avons accumulés ici sur terre au prix de tant de peine, alors que d’autres personnes pourront en bénéficier après nous, sans s’être donné aucune peine !
Saint Paul, dans la deuxième lecture, va dans le même sens. Il nous invite à rechercher les réalités d’en haut et non celles de la terre. Pour lui, notre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. En effet, il considère que le Christ est vraiment tout, et en tous. Il nous exhorte à revêtir l’homme nouveau, dans le Christ, à nous débarrasser de l’homme ancien et à faire mourir en nous ce qui n’appartient qu’à la terre. Pour saint Paul, la soif de posséder les biens de la terre peut simplement être comparée à de l’idolâtrie.
Cette thématique est approfondie dans le passage de l’évangile, dans lequel Jésus répond à la demande de l’homme qui voulait l’impliquer dans une affaire d’héritage familial. Jésus lui montre que tout dépend de la manière de considérer la vie et la richesse. A ses yeux, la vie d’une personne, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’elle possède. Pour illustrer sa pensée, Jésus raconte la parabole d’un homme qui avait amassé des richesses et qui espérait en jouir pendant de longues années, oubliant qu’il ne lui appartenait pas de faire des projets sur sa vie, étant donné que celle-ci dépend de Dieu. La richesse avait ébloui et aveuglé cet homme qui ne voyait que lui-même ; il n’avait de relation ni avec les autres, ni avec Dieu. Il limitait son existence à son petit cercle et à ses biens.
Cet homme est un vrai malheureux, malgré l’abondance de ses biens. Car ce n’est pas la richesse qui fait le bonheur de l’homme. Le bonheur se situe plutôt dans la capacité à aimer et à être aimé. Et l’amour s’expérimente dans de bonnes relations qu’on entretient avec les autres et avec Dieu, qui est la source du vrai bonheur. L’accumulation des richesses peut appauvrir humainement, surtout lorsqu’on s’enferme sur soi en se coupant des autres. Voilà ce qui manquait aussi à l’interlocuteur de Jésus. Il devait davantage soigner sa relation avec son frère au lieu de regarder d’abord l’héritage à acquérir.
Une telle situation est bien réelle et actuelle ; elle existe dans toutes les cultures. En effet, il n’est pas rare de voir des frères et sœurs d’une même famille se diviser et même devenir des ennemis à cause de l’héritage familial, ou à cause d’une autre raison liée aux biens de ce monde. En réalité, il y a une autre vie après la vie terrestre. Par conséquent, nous devrions veiller à ce que l’attachement aux biens terrestres ne devienne pas un obstacle pour hériter la vie éternelle. Voilà pourquoi Jésus nous invite à ne pas amasser des richesses pour nous-mêmes, mais plutôt à être riche en vue de Dieu.
A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de nous aider à nous ouvrir aux autres, surtout aux pauvres, en relativisant les biens de la terre et en restant attachés à la personne de Jésus qui vient nous donner la vie en abondance. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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