Exaltation de la sainte croix | Père Rigobert Kyungu, SJ
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la fête de l’exaltation de la croix du Seigneur ou la croix glorieuse. Vu l’importance de cette fête, l’Eglise nous propose de méditer sur les textes de la fête et non sur ceux du temps ordinaire. La première lecture est tirée du livre des Nombres (Nb 21, 4b-9). La seconde lecture provient de l’épitre de saint Paul aux Philippiens (Ph 3, 6-11). Nous lirons l’évangile selon saint Jean (Jn 3, 13-17).
La première lecture nous rapporte l’épisode des fils d’Israël qui, dans leur marche à travers le désert, se sont mis à se lamenter à cause des souffrances qu’ils éprouvaient. Ils ont même perdu leur confiance au Seigneur, au point de récriminer contre lui et contre Moïse. Mais peu après, ils se sont repentis et ont demandé pardon au Seigneur, lorsque ce dernier leur a envoyé des serpents pour les mordre, en guise de punition. Ayant eu pitié d’eux, le Seigneur a ensuite ordonné à Moïse de fabriquer et d’élever un serpent de bronze, pour qu’ils le contemplent afin d’être sauvés.
La deuxième lecture reprend l’hymne de saint Paul sur l’abaissement et l’exaltation de Jésus sur la croix. En effet, pour Paul, Jésus, tout fils de Dieu qu’il était, a fait preuve de grande humilité en acceptant de mourir comme le dernier des hommes, par obéissance à Dieu, pour nous sauver. Pour les juifs, mourir par crucifixion constituait une punition réservée aux esclaves et aux étrangers, ou à tout celui qui contestait l’autorité et la loi. Et pourtant, c’est le chemin que Jésus a emprunté pour racheter l’humanité et nous obtenir le salut. Obéissant ainsi à la volonté de Dieu, Jésus a été exalté et fait Seigneur de tous. Voilà pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné le nom qui dépasse tout nom, aux cieux, sur terre et aux enfers, à la gloire de Dieu le Père !
Quant à l’évangile, il résume en peu de mots le mystère de l’incarnation de Jésus. En effet, le Fils de l’homme descendu du ciel doit être élevé pour que le monde soit sauvé. L’élévation dont il s’agit correspond à la scène du serpent de bronze que Moise éleva jadis au désert. Jésus, le nouveau Moïse, ne va plus élever le serpent mais c’est lui-même qui va être élevé. Le mot élévation est à comprendre dans deux sens différents. D’une part, dans le sens de l’élévation physique de Jésus sur la croix, avec toute la souffrance et l’humiliation que cela comporte, car il s’agit de la mise à mort par crucifixion. D’autre part, l’élévation de Jésus correspond à sa glorification ; il est vraiment exalté et honoré par Dieu lui-même car il accomplit ainsi la volonté du Père et réalise le salut de l’humanité. Ce passage de l’évangile contient aussi une déclaration fondamentale au sujet de notre salut. Malgré nos péchés, Dieu nous aime tellement, qu’il nous montre sa miséricorde, comme pour les fils d’Israël au désert. Ainsi, il n’a pas hésité à nous envoyer son fils unique afin qu’en croyant en lui, nous ayons la vie éternelle.
A l’occasion de cette célébration, il nous appartient de retenir que la croix par laquelle Jésus nous sauve, vient donner un sens à toutes nos souffrances. La croix n’est pas la négation de la présence de Dieu, mais un appel à le reconnaître présent, même au cœur de nos souffrances. Car il n’y a pas de gloire sans le mystère de la croix. En acceptant la croix, Jésus a vaincu Satan qui voulait le détourner de ce plan de Dieu. La croix devient donc le symbole de notre victoire ! Voilà pourquoi saint Paul affirme qu’il met sa fierté dans la croix du Christ (Ga 6, 14). Saint Paul exprime aussi son regret de ce que beaucoup de personnes se comportent en ennemis de la croix du Christ (Ph 3, 18).
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